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Tirnavos

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Il y a deux versions concernant la fondation de Tirnavos :
Selon K. Ikonomon d’ Ikonomon, le mot Tirnavos est slave et signifie un endroit épineux. D’ après cette version, Tirnavos fut fondé au cours du VIIème et du VIIIème siècle A.D. par des Slaves durant les attaques slaves.

Selon K.Kouma, l’ érudit célèbre qui venait de Larissa, la ville fut fondée par Tourachan bey, le conquérant turc de Thessalie. Tourachan bey donna à la ville le nom de Tirnavos qui provient du mot turc 'tourna' qui signifie bar et qui était dû aux bars dont était pleine la rivière Karaderes; de nos jours, cette rivière est située à l’ endroit de ‘Mati’ qui signifie 'œil'.

En effet, Tirnavos fut fondé par les Slaves comme une agglomération pastorale de cahutes. Les Slaves qui s’ installèrent dans la région s’ assimilèrent aux Grecs très rapidement et seuls les lieu-dits de la région attestent leur passage par la région.

En 1423 le général turc Tourachan bey conquit Tirnavos. Dès le début, il montra de la sympathie pour les habitants de Tirnavos; pour cette raison, il convaincut le sultan Murat II d’ accorder des privilèges à la ville de Tirnavos.

Ainsi, à cette époque-là, on observe une augmentation considérable de la population et une grande prospérité économique.

En plus, Tourachan bey fit bâtir deux mosquées à Tirnavos. À partir du XVIIème siècle et tout au long du XVIIIème siècle la prospérité économique de Tirnavos culmina. À cette époque-là la ville était le siège d’ un canton. En 1770 il y avait 16 églises et 6 mosquées dans la ville.

Ce fut alors que le métropolite transféra son siège de Larissa à Tirnavos. En 1812, Veli Pacha, le fils notoire d’ Ali Pacha, assuma l’ administration de Thessalie et fit bâtir un sérail à l’ endroit actuel de Toumba qui fut détruit par les Turcs du sultan en 1822.

La ville de Tirnavos et la région entière furent frappées d’ une épidémie de peste qui fut peut-être le coup de grâce pour Tirnavos. Tirnavos fut libéré le 1er septembre 1881 et fut annexé à la Grèce selon la résolution du Congrès de Berlin.

De nos jours, Tirnavos constitue une ville prospère de 20.000 habitants dont la majorité s’ occupaient de l’ agriculture. Le niveau de vie ainsi que le niveau culturel et social de la vie est très développé.

En plus, il faudrait faire mention du carnaval de Tirnavos et de la coutume du Lundi Pur (début du Carême) qui attire des milliers de visiteurs de tous les coins de Larissa.
Bien que d’ habitude la ville de Tirnavos ne constitue pas une des destinations touristiques principales du pays à cette époque de l’ année, elle offre aux touristes l’ occasion de voir et de connaître des choses nouvelles non seulement dans le bourg mais aussi dans la région entière.

La fontaine de Tirnavos est un lac artificiel qui constitue un lieu de plaisance pour les habitants de toute la région ainsi qu’ un biotope important d’ oiseaux migrateurs.
Sur la colline de la région se trouvent la chapelle de Sainte Anne et un monument aux morts de la bataille de Melouna-Deleria qui eut lieu le 11 avril 1897.

Il vaut la peine de faire une promenade sur la colline plantée de pins du Prophète Elias où autrefois, il y avait un sanctuaire de Jupiter à la place duquel fut construite l’ église homonyme.

À l’ endroit de l’ ancienne église qui à cette époque-là fut un couvent, on pourrait aussi voir les ruines des postes frontières qui existaient jusqu’ à la libération de 1912-13.

Sur la colline de Damasi,/b> il y a aussi un vaste terrain planté d’ arbres au sommet duquel il existe aussi un des châteaux les plus importants de Thessalie qui date de l’ époque byzantine.

Il vaut aussi la peine de visiter le hamman turc de Tirnavos qui constitue le seul bâtiment musulman de la ville qui fut conservé ainsi que les autres bâtiments conservés de la ville.

Les touristes peuvent aussi visiter les curiosités de la ville de Larissa, le château médiéval, le théâtre romain, le parc situé sur les rives du fleuve Pinios, le musée archéologique où sont exposées des trouvailles qui datent de l’ époque paléolithique jusqu’ à l’ époque byzantine et la galerie de G.Katsigra qui héberge les tableaux de peintres grecs et étrangers.

La ville de Larissa est aussi le siège du Théâtre de Thessalie qui depuis plusieurs années présente une grande activité. On peut aussi essayer des amuse-gueules dans une des nombreuses tavernes traditionnelles de la ville. En plus, on peut savourer des produits locaux de la plaine de Thessalie tels que la viande et les légumes ainsi que l’ ‘ouzo’, un boisson alcoolique local.



LE CARNAVAL DE TIRNAVOS


Le carnaval de Tirnavos constitue une coutume qui remonte à l’ antiquité. Son histoire a au moins 100 ans.
En faisant un retour en arrière on constate qu’ à part un nombre limité de textes, il n’ y a pas de sources historiques au sujet du carnaval de Tirnavos.

Les premiers éléments qui prouvent la célébration du carnaval de Tirnavos apparaissent en 1898 lorsque l’ association culturelle et sportive ‘Anaplasis’
fut fondée.

Certes, dès le début du XXème siècle on découvrit de la matière photographique de grande valeur historique et culturelle. Au cours de sa longue histoire le carnaval de Tirnavos connut des attaques successives de la part de divers gouvernements qui considéraient le carnaval de Tirnavos comme une atteinte aux bonnes mœurs de l’ époque.

Pourtant, la proscription de cet usage n’ intimida jamais les habitants de Tirnavos qui fêtaient le carnaval même clandestinement puisque cette coutume constituait partie intégrante de leur tradition culturelle.

Après la guerre et à partir des années 50, les bataillons de marche qui s’ intégrèrent au carnaval de Tirnavos en constituèrent un nouvel élément.

Le carnaval de Tirnavos fut prohibé de nouveau par le régime dictatorial. À partir de 1980 les habitants de Tirnavos renouèrent avec la tradition du carnaval.
Dernièrement, le carnaval de Tirnavos est considéré comme le meilleur carnaval de la Grèce centrale et constitue une manifestation de grande portée.

Dès le commencement du carnaval commencent les manifestations carnavalesques qui durent près d’un mois.
Au cours de la période du carnaval des manifestations culturelles ont lieu telles que des représentations théâtrales accompagnées et des bals.

Les manifestations carnavalesques atteignent leur point culminant le dernier dimanche du carnaval avec le défilé des chars de carnaval qui sont inspirés de la tradition et de l’ actualité. Comme ils sont construits avec beaucoup d’ entrain et imagination, ils attribuent un grand rayonnement au carnaval de Tirnavos.

Pourtant, ce sont ceux qui participent au carnaval qui sont l’ âme du carnaval; ils envahissent les rues de la ville portant des déguisements très originaux de couleurs variées alors qu’ ils s’ amusent et font la noce jusqu’ au petit matin au rythme de la fête du carnaval sous le ciel plein de lumière de la ville de Tirnavos!



LE BOURANI


Les tabous et les prohibitions font partie intégrante de l’ histoire d’ une société. Bref, tous ces éléments constituent la mémoire collective d’ une société,marquent dans sa mémoire les actions de ses ancêtres et prouvent ses origines ainsi que les racines de sa civilisation.

Le ‘bourani’ constitue une des coutumes du Lundi Pur (début du Carême) qui rendirent Tirnavos une ville célèbre.
Le Lundi Pur pourrait être décrit comme un jour de gaieté et liberté morale et de relaxation pendant lequel les règles de la morale chrétienne ainsi que toute sorte d’ inhibition sont violées provisoirement.

Le monde est renversé et la routine est oubliée : les tabous et les prohibitions sont suspendus et toutes sortes de libertés sont permises. La débauche et le relâchement des mœurs jusqu’ à un certain degré sont des éléments importants des manifestations d’ allégresse qui ont lieu le Lundi Pur à Tirnavos.

En plus, l’ utilisation de symboles sexuels et érotiques est en parfaite harmonie avec les manifestations populaires des habitants de Tirnavos.

Si l’ on tentait d’ approfondir la question du carnaval de Tirnavos on pourrait conclure que les propos licencieux, les chansons grivoises, les histoires cochonnes ainsi que les gestes grossiers constituent un des aspects de la culture populaire peu étudiés étant donné que pendant plusieurs années ou bien des siècles l’ hypocrisie de la morale bourgeoise et la pruderie des intellectuels préféra taire et ignorer la vérité de certains phénomènes culturels.

Le ‘bourani’ semble être simplement une foire populaire mais il s’ agit purement, proprement, d’ une fête du phallus qui symbolise la reproduction et la fécondité.
Il y a deux versions concernant son origine:
Selon la première version, la fête du ‘bourani’ remonte aux fêtes antiques des Grecs : les Dionisia, les Thesmoforia, les Afrodisia, les Thargilia et surtout l’ ‘aloé’, une fête champêtre et religieuse de l’ antiquité.

Selon la deuxième version, la coutume du ‘bourani’ tire ses origines des Albanais qui s’ installèrent à Tirnavos en 1770 avant la Révolution d’ Orlof. La deuxième version semble être la plus courante étant donné qu’ elle est documentée par des éléments historiques. Selon des témoignages, la population de la ville fut démimée par une épidémie de peste.

La ville se dépeupla et le sultan de la région y amena une section d’ Albanais afin de faire construire une nouvelle ville à côté de l’ ancienne ville (cette région s’ appelle ‘Os’ parce que toutes les victimes de l’ épidémie de la peste furent enterrées dans cette région.)

Les Albanais établirent cette coutume qui fut conservée jusqu’ à aujourd’ hui.

Chaque année, la fête du ‘bourani’ a lieu le Lundi Pur à Tirnavos. Les habitants de la ville vont à la chapelle du Prophète Elie qui se trouve dans un espace ouvert du nord de la ville. Ensuite, un cortège précédé de groupes divers de personnes déguisées ou non (d’ hommes exclusivement) transportent tous les objets nécessaires pour la messe.

Lorsque les habitants de la ville arrivent à l’ endroit du Prophète Elia chaque groupe met la table par terre; le repas comprend des aliments divers et une grande bouteille qui a la forme d’ un phallus plein de vin ou d’ un mélange blanc d’ ‘ouzo’ ou de ‘tsipouro’ avec de l’ eau.

En même temps on allume un feu sur lequel on prépare le ‘bourani’ qui est une soupe d’ herbes sauvages à laquelle on ajoute du vinaigre pour la rendre plus savoureuse.
À peine le ‘bourani’ est-il préparé, il est servi aux initiés dans un acte symbolique de participation aux manifestations.

Ensuite, on se met à danser, à chanter, à plaisanter les uns les autres en utilisant des propos licencieux.
Beaucoup des hommes qui participent à ce rite tiennent des phallus comme des sceptres qui sont de bois, d’ argile ou bien de pain et qui constituent le symbole rituel le plus important.

Au passé,seuls les hommes avaient le droit de participer à ce rite tandis que les femmes s’ y abstenaient probablement pour des raisons de pruderie à cause des symboles phalliques utilisés. Cependant, des femmes et des enfants assistaient aux manifestations ainsi qu’ une foule de visiteurs venant de toute la Grèce.

Autour du feu sur lequel on cuisinait le ‘bourani’ on avait l’ habitude de mener la danse et de chanter les vers suivants :

‘ Arrêtez pour qu’ on décide
quelle chanson on veut chanter.
Des cocus préparent le ‘bourani’ du cocu
Et des gens déguisés le mangent.’


À peine avait-on cuit le ‘bourani’ tous les gens se rendaient aux rives de la rivière Titarisios où ils faisaient ripaille pendant qu’ ils chantaient ou qu’ ils continuaient leurs invites grossières.

Incontestablement, cette coutume porte les traces des rites bachiques et elle fut conservée à travers le temps; de nos jours, sa renaissance révèle l’ attachement des habitants de Tirnavos à leurs coutumes et à leurs traditions.

Il vaut la peine de mentionner qu’ au cours de la domination turque celui qui devenait ivre-mort était proclamé ‘Roi du carnaval’; ensuite, après l’ avoir juché sur leurs épaules on le promenait autour de la place en faisant des gestes grossiers et disant des propos licencieux.

Selon une autre version, on montait le ‘Roi du carnaval’ sur un âne à rebours et on lui donnait la queue de l’ animal à tenir pendant qu’ on le promenait autour de la ville.

Cette coutume fut probablement supprimée en 1875.
Dès l’ apparition du ‘bourani’ - pendant la période de la domination turque- on peut constater ses caractéristiques principales dont la plupart furent conservées jusqu’ à nos jours.

La formation d’ un cortège et son defilé dans un vaste espace ouvert de la ville.

La participation aux manifestations d’ hommes exclusivement.
La préparation du ‘bourani’ avec des grains,des épinards, de l’ ortie et d’ autres plantes.
Le vin, l’ ‘ouzo’ ou le ‘tsipouro’.
Le pain.
Les effigies des phallus étaient construites de bois, d’ argile ou de pain. Les phallus occupaient une place dominante et on les tenait dans la main comme des sceptres ou on les portait liés debout au front de la tête du participant.
Les danses, la ripaille ainsi que les chansons accompagnées de divers instruments musicaux.

Au fur et à mesure que le temps passait et notamment vers la fin des années 70 les femmes commencèrent à participer dans tout le rite d’ une manière active surtout après la création de l’ association du ‘bourani’ en 1979.

Cette association où autrefois s’ exerçait la domination masculine arriva même au point d’ élire une femme président vers la fin des années '90.

Par conséquent, si on prend la décision de visiter Tirnavos il ne faut ni être surpris par les invites grossières ni s’ offenser si on lui demande d’ embrasser une effigie. D’ ailleurs, il s’ agit d’ une coutume et tout est permis ce jour. On doit simplement s’ y adapter et sourire.
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